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    Mauritanie/(RAMO) : Publication du rapport annuel sur l’économie
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    Le ministère de l’économie et de l’industrie vient de rendre public le Rapport Annuel de Mise en Œuvre (RAMO) de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP 2016-2030) pour l’année 2018.

    Après l’achèvement de quinze années d’exécution du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) couvertes par la période 2001-2015, le gouvernement mauritanien poursuit ses efforts visant la réduction de la pauvreté et l’expansion de la prospérité, c’est dans ce cadre qu’il a enclenché le processus d’élaboration de la stratégie de Développement post 2015 dénommée Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP).

    Ainsi, le rapport qui vient d’être publié s’inscrit dans le cadre de l’obligation de reporting stipulée par le décret n°2019-085 sur l’organisation du système de formulation, de suivi et évaluation de la SCAPP.

    La vision de développement promue par la SCAPP vise à favoriser une croissance économique accélérée et diversifiée, inclusive et réductrice des inégalités et durable dans un cadre de bonne la gouvernance. Elle est déclinée en trois leviers stratégiques : la promotion d’une croissance forte, durable et inclusive ; le développement du capital humain et l’accès aux services sociaux de base ; et le renforcement de la gouvernance dans toutes ses dimensions.

    Le rapport (RAMO) décrit d’abord la situation économique du pays en 2018 avant d’aborder par la suite les chantiers stratégiques composant chacun des trois leviers stratégiques, en passant en revue les différentes interventions en termes d’objectifs et orientations stratégiques fixés par la SCAPP, les principales réalisations, y compris les réformes, le financement alloué aux secteurs, les perspectives et recommandations pour faire face aux contraintes et défis. Le rapport analyse, également, le degré d’atteinte des résultats attendus et les progrès enregistrés, notamment par rapport aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

    Pour chacun des trois leviers stratégiques, les principaux points saillants sont évoqués, après la description du tableau de la conjoncture économique en 2018.

    Evolution de la situation économique en 2018

    Au cours de l’année 2018, l’objectif prioritaire du Gouvernement tel que défini par la SCAPP consistait à instaurer un environnement économique favorable à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des populations à travers la réalisation de niveaux de croissance économique soutenue, dans un cadre macro-économique stable ; et de stratégies sectorielles adaptées aux programmes prioritaires du Gouvernement.

    Le bilan de l’année 2018 a permis de dresser un portrait plus favorable que la programmation, notamment en raison d’une reprise inattendue du secteur minier et d’une relance de l’activité économique hors secteur extractif. Cette situation a ainsi permis d’atteindre, en 2018, un taux de croissance réel global du PIB de 3,6% en dépit de l’arrêt de production du gisement pétrolier Chinguetti.

    Hors secteur extractif, la croissance s’est établie à 6,3%. Le déficit du compte courant s’est cependant aggravé pour se situer à 18,4% du PIB mais toutefois financé par la hausse des Investissements Directs Étrangers (IDE) de près de 48%, induite par l’exploration gazière et des flux financiers des secteurs extractifs. Ainsi, les réserves brutes ont atteint 919 millions USD, soit l’équivalent de 5 mois d’importations.

    Sur le plan budgétaire, la reprise des recettes publiques générée par la relance de l’activité économique et la maîtrise des dépenses ont permis d’afficher un excédent budgétaire hors dons équivalent à 3% du PIB hors secteur extractif et le taux d’inflation a été maîtrisé à 3,1%, eu égard à une politique monétaire prudente.

    Concernant le premier levier stratégique ayant trait à une croissance forte, durable et inclusive on note au niveau de la promotion d’une agriculture à la fois productive, compétitive et durable, la production et les superficies mises en valeur ont augmenté, aussi bien pour l’agriculture irriguée que pour les cultures pluviales en 2018.

    S’agissant de l’accroissement des retombées du secteur de l’élevage, des actions ont permis des progrès aussi bien au niveau de l’amélioration de la santé animale et une bonne tenue du cheptel en 2018 malgré les effets de la saison pluviométrique précédente. Le secteur de la pêche a, lui aussi, connu de bonnes performances en termes de valeur d’exportation et reste sur un sentier ascendant en termes de croissance, ce qui ne manque pas d’avoir un impact sur l’emploi et les recettes budgétaires.

    Les retombées économiques et financières du secteur pétrolier et minier sont globalement importantes malgré les difficultés traversées par le secteur minier au niveau du recul des quantités de fer produites et exportées mais dont les prix ont évalué favorablement. La mise en valeur des potentialités a connu des évolutions positives à travers les contrats d’exploration et de production signés dans le domaine du pétrole.

    Au niveau des secteurs de l’industrie, du commerce, du tourisme et de l’artisanat, des évolutions positives sont enregistrées mais le manque de financement des projets handicape le développement de ces secteurs. Parmi les points importants à noter figure la reprise du tourisme, les avancées enregistrées dans l’intégration de l’économie mauritanienne dans l’espace sous régional pour un développement futur des échanges avec cet espace. Les potentialités de l’artisanat mauritanien ne sont pas encore suffisamment exploitées, malgré la participation récurrente aux expositions à l’international.

    La croissance économique voulue par la SCAPP devrait reposer en grande partie sur le développement du secteur privé, pourvu que ce dernier bénéficie de conditions et d’un environnement favorable. A cet effet, d’importantes réformes ont été conduites par les autorités nationales dans différents domaines en relation avec l’amélioration du climat des affaires et la promotion des entreprises privées, notamment dans le domaine financier et bancaire en facilitant les transactions et l’accès au crédit, dans le domaine réglementaire avec la création de tribunaux et de procédures d’arbitrages, dans la facilitation des procédures de création d’entreprises et leurs accès à l’électricité ainsi que la facilitation de leurs échanges avec l’extérieur.

    Il en a résulté une évolution favorable de la cote du pays en terme Doing business. Bien que renforcé notamment par la création d’instances nouvelles, le partenariat public-privé nécessite encore des efforts substantiels pour obtenir des impacts significatifs sur le tissu économique du pays.

    Quant aux infrastructures de soutien à la croissance dans les secteurs du transport, de l’hydraulique, de l’assainissement et des technologies de l’information et de la communication (TIC), le bilan est largement positif avec la mise en service d’un nombre important de kilomètres de route, de réseaux d’alimentation en eau potable et d’infrastructures d’assainissement ainsi que l’expansion de l’offre de services en TIC, créant un environnement favorable pour une amélioration de la productivité des entreprises et acteurs économiques, tout comme une amélioration de l’accès des populations à des services sociaux de base.

    A cet égard, la production d’énergie électrique est de plus en plus orientée vers une source renouvelable. Des projets structurants sont en cours de mise en œuvre et devraient permettre au pays d’améliorer grandement les indicateurs d’accès à ces services de base.

    Pour ce qui est du second levier stratégique à savoir le développement du capital humain et de l’accès aux services sociaux de base, malgré des progrès dans l’accès à l’éducation, la qualité de l’enseignement demeure un défi et de nombreuses actions sont prises par les autorités concernées pour y faire face.

    Pour garantir à tous une éducation de base, d’au moins 9 ans, assise sur un enseignement préscolaire élargi et de qualité, la stratégie au niveau du préscolaire met l’accent sur les objectifs d’élargissement de l’accès en particulier en milieu rural et pour les enfants des milieux pauvres et sur la formation des monitrices sur les programmes et outils pédagogiques.

    Pour ce qui est de l’enseignement primaire, les actions entreprises au cours de l’année 2018, ont porté sur l’accès au service par l’élargissement de l’offre en infrastructures et en ressources humaines, sur la qualité de l’enseignement à travers la qualification du personnel et sa motivation, et à travers l’élaboration et la diffusion des manuels pédagogiques et le renforcement de l’encadrement pédagogique de proximité.

    En ce qui concerne le développement de l’accès et la qualité du second cycle du secondaire, l’accent a été mis sur la construction de cinq nouveaux établissements secondaires et salles de classes alors que sept autres nouveaux collèges et quatre lycées sont en construction et l’élargissement des établissements d’excellence par l’ouverture de 2 lycées d’excellence à Rosso et Kaédi. Pour combler les déficits en matière de ressources humaines, il y a eu le recrutement et la mise en service d’un nombre important de professeurs (195 professeurs) sortant de l’ENS.

    Dans le domaine de l’amélioration de l’accès, de la qualité et de la pertinence de l’enseignement supérieur, plusieurs infrastructures d’enseignement supérieur ont été réalisées et des réformes essentielles ont été menées.

    S’agissant du développement de la formation technique et professionnelle (FTP), les réalisations ont porté sur l’actualisation de la stratégie de la FTP, sur la révision de son cadre juridique ainsi que sur l’organisation de formations qualifiantes. En matière d’enseignement originel, plusieurs Mahadra pilotes ont été ouvertes.

    Au niveau de l’amélioration de l’accès aux services de santé, la gouvernance du secteur a connu une évolution positive suite aux renforcements des capacités des acteurs du secteur et de son cadre institutionnel et organisationnel.

    Sur le plan des prestations du secteur de la santé et de l’accès à ses services, des améliorations significatives ont été enregistrées dans la perspective de la couverture de santé universelle. Sur ce plan, les efforts déployés ont permis d’améliorer nettement l’offre en santé de la reproduction, le niveau de la santé de la femme et de l’enfant grâce notamment aux campagnes de vaccination et de la prise en charge de la malnutrition aiguë. La prévention et la lutte contre la maladie ainsi que la gestion des urgences de santé publique ont elles aussi connu des avancées, notamment avec la mise à disposition des médicaments et la formation à la surveillance épidémiologique.

    La mise à niveau et la planification des ressources humaines ont fait l’objet d’actions continues, notamment à travers la transformation de l’Ecole Nationale de Santé Publique de Nouakchott en une école supérieure. Pour améliorer l’offre sanitaire, les infrastructures et les équipements ont fait objet eux aussi d’investissements.

    Au niveau de la promotion de l’emploi, une stratégie nationale de l’emploi à l’horizon 2030 a été formulée. Le grand défi est celui posé par le déficit en emplois non satisfaits de 443 000 personnes en

    2017, qui affecte le plus les groupes de populations formées de jeunes et de femme et ce, malgré les interventions et les efforts des institutions concernées par le placement et l’insertion des jeunes.

    Le développement du secteur de la jeunesse et du sport est encadré par la stratégie sectorielle, en phase avec la SCAPP. Le caractère multisectoriel de sa problématique l’oriente vers une présence et une collaboration avec différents autres secteurs pour atteindre ses objectifs en termes de protection des jeunes et leur émancipation.

    En matière de protection sociale, d’égalité de genre, d’enfance et de famille, diverses actions ont été entreprises pour assurer la protection sociale des couches vulnérables et pour augmenter leur résilience. En matière de sécurité alimentaire, le suivi de la situation alimentaire, la mise en œuvre de programmes spéciaux sont autant de mesures qui ont permis d’augmenter la résilience des couches vulnérables et de faire face aux chocs climatiques.

    La mise en œuvre des filets sociaux au niveau de l’Agence TADAMOUN, et du Programme National Tekavoul a permis de relever substantiellement le niveau de résilience des couches vulnérables dans plusieurs régions du pays. Dans ce cadre, 30 512 ménages pauvres soit 205 911 individus ont bénéficié du transfert monétaire trimestriel contribuant à améliorer le bien-être des mères et des enfants au sein de ces ménages.

    Le bilan des réalisations en matière d’égalité de genre, enfance et famille concerne essentiellement la capacitation des femmes, la sensibilisation et la mobilisation des communautés autour de l’abandon des violences basées sur le genre notamment les MGF et sur le changement de comportement en faveur de l’autonomisation des filles et des femmes. A cela s’ajoute la présence significative des femmes à des postes électifs et de responsabilité.

    Enfin le troisième levier stratégique concerne le renforcement de la gouvernance dans toutes ses dimensions.

    Par Bakari Guèye à Nouakchott

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