Pour favoriser la connectivité de leurs voyageurs et rationaliser les coûts, les compagnies aériennes africaines optent pour des partenariats et des alliances. En cette fin d’année, Air Sénégal a conclu deux accords avec Air Côte d’Ivoire et Royal Air Maroc.
Le voyage aérien en Afrique s’avère être un luxe pour beaucoup, avec des billets d’avion vendus deux à trois fois plus cher sur le continent que dans d’autres régions du monde, pour des distances équivalentes. Cette réalité constitue un véritable obstacle à la mobilité dans les pays africains, qui détiennent seulement 2,1% des parts du marché mondial de l’aviation civile en termes de trafic.
Dans le but d’améliorer le trafic passagers en Afrique et de surmonter les obstacles entravant l’activité, les compagnies aériennes s’organisent et privilégient désormais la coopération. C’est le cas des compagnies aériennes ivoirienne et sénégalaise, qui mettent à profit un vaste réseau pour concrétiser leur volonté de collaboration technique et commerciale. Air Côte d’Ivoire a récemment signé un protocole d’accord avec sa consœur sénégalaise Air Sénégal, soulignant l’objectif d’optimiser les coûts et d’améliorer l’efficacité opérationnelle.
Ce partenariat, opérationnel dès février 2024, permettra aux passagers d’accéder aux deux réseaux de compagnies et de bénéficier d’une connectivité plus étendue grâce à la combinaison de leurs itinéraires respectifs et de leurs fréquences. Les deux compagnies prévoient également la mise en place d’un programme de fidélité commun, Teranga et Smiles, permettant aux clients d’acheter et de voyager indifféremment sur les deux réseaux.
Ce partenariat ne se limite pas à l’aspect commercial, mais englobe également des domaines opérationnels, tels que la maintenance et la gestion de la flotte, visant à minimiser les coûts unitaires et à optimiser l’efficacité grâce à des économies d’échelle, notamment via l’achat commun de carburant.
Par ailleurs, Air Sénégal a également établi un partenariat stratégique avec Royal Air Maroc en septembre dernier, visant à augmenter les possibilités de connexion et à diversifier les choix en termes d’horaires et de jours de service. Ces initiatives sont saluées par plusieurs experts, soulignant qu’elles pourraient atténuer l’impact des frais élevés, taxes et redevances, et contribuer à la rentabilité des compagnies africaines.