Le marché des fruits et légumes de Nouakchott fait face à une montée soudaine des prix ces derniers jours, selon les rapports de plusieurs camionneurs, grossistes, détaillants et consommateurs.
Cette flambée des prix est attribuée de manière unanime à une augmentation soudaine des taxes douanières au poste frontalier de Guerguérat, reliant le Maroc à la Mauritanie et à la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les autorités mauritaniennes ont effectivement augmenté de 171% les droits de douane sur les chargements des camions gros porteurs passant par ce poste d’El Guerguérat.
La taxe sur la cargaison de fruits et légumes d’un seul camion est ainsi passée de 70 000 MRU à 190 000 MRU. Cette hausse a entraîné une forte diminution des opérations des transitaires, en raison du nombre limité de véhicules pouvant remplir les nouvelles conditions. Les autorités mauritaniennes n’ont pas encore officiellement annoncé ces nouvelles mesures.
Selon des sources, cette augmentation a été planifiée pour les trois prochains mois afin de coïncider avec les récoltes des agriculteurs locaux, dans le but de protéger leurs activités et leurs intérêts de la concurrence étrangère. Une réunion entre le ministère de l’Industrie et du Commerce mauritanien, divers acteurs professionnels et hommes d’affaires a abouti à cette décision, limitée aux seules importations de légumes, les fruits étant exclus de toute hausse. Les camions marocains à destination de l’Afrique de l’Ouest sont également exonérés.
Le Forum du Consommateur Mauritanien (FCM) a dénoncé cette augmentation dans un communiqué, soulignant son impact sur le pouvoir d’achat des Mauritaniens et appelant les autorités à prendre des mesures urgentes pour protéger les droits des consommateurs.
Guerguérat est le principal point de passage pour l’approvisionnement des marchés de Nouadhibou et Nouakchott en fruits et légumes. Bien que beaucoup de ces produits soient destinés aux marchés ouest-africains, une part importante est vendue sur le marché mauritanien.