La campagne présidentielle en Algérie pour l’élection du 7 septembre est en pleine effervescence, avec les candidats ou leurs représentants multipliant les rassemblements publics. Le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, en lice pour un second mandat, a présenté son programme lors d’un meeting à Constantine, devant une audience enthousiaste. Il a mis en avant des objectifs ambitieux en matière d’agriculture, en promettant que l’autosuffisance en blé dur, orge et maïs est désormais à portée de main.
Autosuffisance en blé dur
L’Algérie pourrait bientôt atteindre l’autosuffisance en blé dur, une denrée essentielle pour la confection de pâtes, couscous, et semoule, alors que 80 % des besoins nationaux sont déjà couverts par la production locale. Cette démarche est cruciale car le blé dur est plus rare et plus coûteux sur le marché international que le blé tendre, majoritairement importé pour la production de pain.
Des progrès ont été réalisés grâce à l’expansion des surfaces cultivées dans le Sud du pays et une gestion logistique efficace de la dernière récolte par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, a annoncé que ces efforts avaient permis d’économiser 1,2 milliard de dollars en 2024. Pour la prochaine campagne, le gouvernement prévoit d’augmenter les surfaces emblavées à 3,2 millions d’hectares, un projet renforcé par un partenariat avec le groupe italien Bonifiche Ferraresi pour la culture de blé dur sur 36 000 hectares à Adrar.
Autosuffisance en orge
L’Algérie se rapproche également de l’autosuffisance en orge, notamment utilisée pour l’alimentation animale. Bien que les besoins en orge augmentent, les Coopératives de Céréales et de Légumes Secs (CCLS) peinent à collecter suffisamment de semences en raison de la préférence des agriculteurs pour le marché libre. Pour remédier à cela, les CCLS ont mis en place des contrats offrant divers avantages aux producteurs. Cependant, la gestion des semences reste un défi majeur.
Autosuffisance en maïs : Un défi de taille
Le maïs grain, principalement utilisé dans l’élevage de volailles, représente un défi considérable pour l’Algérie. Malgré les appels du président Tebboune pour prioriser cette culture, la production nationale reste minime comparée aux besoins. En 2021, la région de Ménéa produisait 150 000 tonnes de maïs ensilage mais seulement 13 000 tonnes de maïs grain, tandis que les importations de maïs grain atteignent 4 millions de tonnes par an. Le gouvernement envisage la création de grands périmètres agricoles dans la wilaya d’In Salah pour augmenter la production, mais l’autosuffisance en maïs reste incertaine.
