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    Crise Énergétique au Mali : L’Étude d’IRENA Révèle 400 GW de Potentiel en Énergies Renouvelables
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    Le Mali, confronté à une crise énergétique caractérisée par des coupures fréquentes d’électricité, possède pourtant un immense potentiel en matière d’énergies renouvelables, selon une étude récente de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).

    Un potentiel prometteur pour les énergies renouvelables

    L’étude, intitulée « Mali Zoning Assessment – Investment Opportunities for Utility-Scale Solar and Wind Areas », a été publiée en collaboration avec l’Agence des énergies renouvelables du Mali (AER-Mali). Elle met en lumière un potentiel de 398,7 gigawatts (GW) pour le solaire photovoltaïque (PV) à grande échelle et 1,25 GW pour l’éolien terrestre. Ce potentiel pourrait jouer un rôle crucial dans la transformation énergétique du pays, à condition que les investissements nécessaires soient réalisés.

    L’étude a identifié des zones stratégiques le long des infrastructures existantes et futures, en tenant compte de critères tels que la qualité des ressources solaires et éoliennes, la proximité des réseaux électriques et l’impact environnemental réduit. Ces zones pourraient accueillir des installations d’une capacité maximale de 5000 MW, avec une occupation des terres de 50 %, en raison de l’utilisation concurrente des sols pour l’agriculture et d’autres activités.

    Un contexte de crise énergétique

    Le rapport de l’IRENA arrive à un moment critique pour le Mali, plongé dans une crise énergétique qui affecte sérieusement son économie. Depuis plusieurs mois, les délestages massifs, pouvant atteindre 18 heures par jour, perturbent les activités industrielles et commerciales. Certaines entreprises, incapables de faire face à cette situation, ont été contraintes de réduire leur production ou de se tourner vers des générateurs, une solution coûteuse qui impacte leur rentabilité.

    Selon Abdoulaye Djibril Diallo, directeur général de la compagnie nationale d’électricité EDM-SA, cette crise est due à plusieurs facteurs, notamment le manque d’investissements dans le secteur, une demande d’électricité croissante due à l’évolution démographique, ainsi que la hausse des prix des hydrocarbures à l’international. Le Mali a besoin de 500 millions de litres de combustibles pour répondre à ses besoins en électricité pour l’année 2024.

    Des initiatives pour résoudre la crise

    Face à cette crise, le gouvernement malien a pris des mesures pour stabiliser la situation. En avril 2024, un accord a été signé avec le Niger pour l’achat de 150 millions de litres de gasoil, destinés à alimenter les centrales thermiques du pays. En mai, le Mali a lancé la construction de sa plus grande centrale solaire à Sanankoroba, en partenariat avec la Russie. Ce projet de 200 MW, étendu sur 314 hectares, devrait être achevé en un an, avec un coût estimé à 198,6 millions de dollars, augmentant ainsi de 10 % la production électrique nationale. Quelques jours plus tard, les travaux d’une autre centrale solaire de 100 MW ont débuté dans la région de Safo, cette fois en collaboration avec la Chine.

    Malgré ces initiatives, la situation reste précaire. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de 2023, la production d’électricité du Mali est encore dominée par le thermique (69 %), suivi de l’hydroélectricité (26,8 %) et du solaire (4,2 %). Avec seulement 97 MW de capacité installée en photovoltaïque à la fin de 2023, le Mali a encore un long chemin à parcourir pour concrétiser son potentiel en énergies renouvelables et ainsi, sortir durablement de la crise énergétique.

    L’étude de l’IRENA offre une feuille de route claire, mais le défi réside désormais dans la mobilisation des ressources nécessaires pour transformer ce potentiel en réalité.

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