Le prix Mohamedou pour prolonger une œuvre intellectuelle
Professeur de sciences politiques, spécialiste reconnu des dynamiques de violence politique, des formes contemporaines de conflit et de la construction de l’État dans les pays du Sud, Mohamed Mahmoud Mohamedou s’est éteint en septembre 2024. Pour honorer sa mémoire et valoriser les champs de recherche qu’il a contribué à ouvrir, un prix de mémoire de master sera désormais décerné chaque année autour de la thématique « Guerre et Paix ».
Formé en droit international à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Mohamedou a obtenu un doctorat en sciences politiques à la City University of New York, avec une thèse consacrée à la prise de décision durant la guerre du Golfe en 1991. Il a ensuite été post-doctorant à l’Université Harvard, au sein du Centre d’études du Moyen-Orient.
Il a alterné fonctions académiques et responsabilités institutionnelles. Chercheur associé à l’Institut Ralph Bunche des Nations Unies, puis directeur de recherche au Conseil international sur la politique des droits de l’homme à Genève, il a rejoint Harvard en tant que directeur adjoint du programme sur les politiques humanitaires et les conflits. En 2008-2009, il a été ministre des Affaires étrangères de la République islamique de Mauritanie.
À partir de 2014, il a exercé plusieurs fonctions de haut niveau : membre de la Commission ouest-africaine sur les drogues (nommé par Kofi Annan), membre du Haut Panel sur la migration (CEA, 2017), du Conseil consultatif de sécurité de Genève, et du Conseil de fondation de l’Appel de Genève. Il a aussi été doyen académique adjoint du Geneva Centre for Security Policy entre 2014 et 2017.
Auteur de plusieurs ouvrages, il a notamment publié Understanding Al Qaeda, A Theory of ISIS et Contre-Croisade. Il a dirigé des projets internationaux sur la persistance du racisme et ses formes d’exclusion économique, dont les résultats ont été présentés à la Conférence mondiale de Durban contre le racisme en 2001.
Le prix Mohamedou sera attribué à un mémoire de master s’inscrivant dans l’un de ses axes de recherche : violence politique, construction de l’État, trajectoires démocratiques, diplomatie ou histoire des discriminations. Un jury composé de membres du Département d’histoire et politique internationales et du Master en études internationales et développement (MINT) assurera la sélection. Le prix sera remis lors de la cérémonie annuelle de l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève. Le mémoire primé pourra faire l’objet d’une publication.
