Le ministre délégué chargé du Budget, Codioro Moussa N’guenore, a présenté, ce lundi 30 juin 2025, devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, le projet de loi portant ratification d’une convention de consolidation des créances de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) sur l’État. Cette opération vise à restructurer un encours de 16,2 milliards MRU, ramené à 11,98 milliards après décote comptable, dans le cadre des réformes budgétaires et comptables en cours.
La convention couvre deux créances : un prêt de 15,5 milliards MRU accordé en 2018 et une créance de 0,7 milliard liée à la vente d’un immeuble à l’État en 2021. Conformément aux normes internationales d’information financière (IFRS), la première a été retraitée avec un taux de 6,37 % et une décote de 5,2 milliards MRU, la seconde avec un taux de 7,28 % et une décote de 0,42 milliard.
Le plan de remboursement proposé combine plusieurs instruments : l’émission de bons du Trésor à 10 ans (4,8 milliards MRU, taux de 5,5 %), la valorisation d’un terrain administratif (2 milliards), la conversion partielle d’une participation étatique dans la Banque maghrébine d’investissement (218 millions), et un remboursement en tranches fixes du solde (4,96 milliards).
Selon le ministre, cette restructuration permet de réduire significativement la durée de remboursement, passant de 40 à 13,75 ans, sans alourdir les annuités, qui commenceront même à décroître à partir de la troisième année. Elle s’inscrit dans les engagements pris avec le FMI dans le cadre de la Facilité élargie de crédit et contribue à structurer le marché domestique de la dette en posant les bases d’une courbe de rendement pour les titres publics.
Les députés membres de la Commission des Finances ont salué cette opération, tout en soulevant des interrogations sur les modalités techniques et les implications à long terme, auxquelles le ministre a répondu en détail.
