Du 9 au 11 juillet 2025, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est à Washington pour participer à un mini-sommet organisé par Donald Trump, en présence de cinq chefs d’État africains triés sur le volet. La Mauritanie y est le seul pays arabe représenté. Derrière le geste diplomatique, cette rencontre offre un cadre propice à un dialogue économique ciblé, notamment sur les ressources naturelles stratégiques.
Donald Trump accorde une attention particulière aux ressources minières africaines, qu’il considère comme un enjeu stratégique majeur pour renforcer la sécurité économique et réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Chine.
Pourquoi les mines ?
La Mauritanie dispose d’un potentiel minier exceptionnel : plus de 1,5 milliard de tonnes de minerai de fer, 28 millions de tonnes de cuivre, 25 millions d’onces d’or, 140 millions de tonnes de phosphate, ainsi que des réserves confirmées d’uranium et des perspectives en lithium, manganèse et terres rares. Dans un contexte où les États-Unis cherchent à sécuriser leurs approvisionnements en métaux critiques face à la Chine et à la Russie, ces ressources deviennent des actifs stratégiques.
À cette richesse minérale s’ajoute un potentiel pétrolier et gazier en pleine montée en puissance, avec plusieurs blocs en cours d’exploration et une volonté affichée d’attirer de nouveaux opérateurs internationaux.
Un message à faire passer ?
La composition de la délégation mauritanienne, incluant les ministres des Mines, de l’Énergie, de l’Industrie et des Finances, indique une volonté claire de valoriser les opportunités du secteur extractif et d’attirer des opérateurs américains dans l’exploration, les infrastructures et le financement.
Dans un environnement sahélien marqué par l’instabilité, la Mauritanie mise sur sa stabilité institutionnelle, sa sécurité juridique et son ouverture aux investissements pour se positionner comme un partenaire de long terme pour les États-Unis.
La question reste ouverte : Ghazouani proposera-t-il formellement des blocs miniers et énergétiques à Trump et à son entourage économique ? Ou cherchera-t-il à poser les bases d’un nouveau cadre de coopération stratégique entre Nouakchott et Washington ?

