Le ministre mauritanien de la Justice, Mohamed Ould Soueidatt, a signé, le 20 octobre 2025 à Rabat, un programme de travail conjoint pour les années 2026–2027 avec son homologue marocain Abdellatif Ouahbi, consacré à la transformation numérique du système judiciaire.
L’accord, conclu au siège du ministère marocain de la Justice, vise à structurer la coopération bilatérale dans un domaine devenu central pour la modernisation des institutions publiques.
Un cadre opérationnel pour la transformation du secteur judiciaire
Le programme fixe les axes d’un partenariat axé sur la numérisation des services judiciaires, le renforcement des capacités techniques, et la mise à niveau législative face aux évolutions technologiques.
Il s’agit d’un projet à double dimension : institutionnelle et technologique, destiné à rendre la justice plus accessible, plus transparente et plus efficace.
Les deux pays s’engagent à échanger leurs expertises techniques et méthodologiques, notamment en matière de gestion numérique des dossiers, dématérialisation des procédures, et formation continue des cadres judiciaires.
Un accent particulier sera mis sur l’interopérabilité des systèmes, afin de faciliter la communication entre les juridictions et d’assurer une meilleure traçabilité des actes judiciaires.
Des priorités partagées face aux défis régionaux
Pour Mohamed Ould Soueidatt, cette coopération illustre une approche pragmatique de la modernisation institutionnelle, fondée sur la complémentarité régionale.
Le ministre a souligné que les pays du Maghreb partagent aujourd’hui les mêmes enjeux : efficacité judiciaire, transparence, protection des droits et gestion numérique des flux.
Selon lui, l’avenir des institutions publiques dépendra de leur capacité à intégrer le numérique dans la gouvernance.
De son côté, Abdellatif Ouahbi a estimé que la transformation digitale constitue une nouvelle dimension de la coopération Sud–Sud, appelant à renforcer la coordination dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, la traite des êtres humains et la cybercriminalité.
Il a insisté sur l’importance d’une infrastructure juridique et technologique commune, apte à soutenir les réformes engagées de part et d’autre.
Vers une justice plus connectée et plus citoyenne
Le programme prévoit la création d’un mécanisme de suivi conjoint, chargé d’évaluer l’avancement des projets de numérisation et des formations.
Cette démarche, selon les deux parties, vise à bâtir une justice connectée, adaptée aux attentes des citoyens et en phase avec les standards internationaux.
En misant sur la coopération numérique, la Mauritanie et le Maroc affirment leur volonté d’ancrer la modernisation judiciaire dans une logique de partenariat africain, où la technologie devient un vecteur d’efficacité, de transparence et de bonne gouvernance.

