BAD – 60 ans de présidences, 9 trajectoires pour un continent en mouvement
De Khartoum à Abidjan, neuf présidents se sont succédé à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) depuis sa création en 1964. Chacun a imprimé sa marque dans un contexte africain et mondial en constante évolution.
Mamoun Beheiry (1964–1970, Soudan)
Premier président de la BAD, il en pose les bases institutionnelles. C’est sous son mandat qu’est lancé le premier prêt, en 1966.
Abdelwahab Labidi (1970–1976, Tunisie)
Il structure l’institution, initie la première augmentation de capital et crée le Fonds africain de développement (FAD).
Kwame Donkor Fordwor (1976–1979, Ghana)
Panafricaniste affirmé, il conduit une réforme interne ambitieuse, amorce l’ouverture aux non-Africains et renforce l’autonomie stratégique de la Banque.
Wila D. Mung’Omba (1980–1985, Zambie)
Sous son mandat, la BAD obtient ses premières notations et se repositionne dans un contexte post-crise pétrolière. Il laisse émerger de nouveaux talents.
Babacar Ndiaye (1985–1995, Sénégal)
Premier président à faire deux mandats. Il professionnalise la structure, lance la 4e augmentation de capital et obtient la première notation AAA.
Omar Kabbaj (1995–2005, Maroc)
Il modernise la gouvernance, réforme la structure financière et renforce l’ancrage international, parfois au prix de tensions internes.
Donald Kaberuka (2005–2015, Rwanda)
Technicien rigoureux, il gère la crise de 2008, revient à Abidjan, et positionne la BAD comme acteur clé des infrastructures africaines.
Akinwumi Adesina (2015–2025, Nigeria)
Reconduit pour un second mandat, il développe la stratégie « High 5 », augmente le capital de la Banque et pilote une BAD en expansion… malgré une crise de gouvernance interne.
Sidi Ould Tah (2025–…)
Le 29 mai 2025, l’économiste mauritanien est élu au 3e tour avec 76,18 % des voix, devenant ainsi le premier Mauritanien à diriger la BAD. Ancien ministre et patron de la BADEA, il veut repositionner la Banque autour de quatre priorités : démographie, infrastructures, réforme financière et accès aux capitaux. Son mandat débute officiellement le 1er septembre 2025.
« Maintenant, mettons-nous au travail. Je suis prêt », a-t-il déclaré après sa victoire.

