Le projet d’exploitation d’uranium à Tiris, dans le nord-est de la Mauritanie, est entré dans sa phase de développement, selon un reportage diffusé par Radio France Internationale (RFI) le 7 juillet. La société australienne Aura Energy, qui détient un permis d’exploitation depuis 2024, affirme avoir engagé les démarches pour mobiliser les financements nécessaires au démarrage opérationnel.
Le gisement vise une production annuelle de 1 000 tonnes d’oxyde d’uranium sur dix ans. Son exploitation est jugée peu coûteuse du fait de la faible profondeur du minerai. Aura Energy indique être en voie d’obtenir 150 millions de dollars de financement auprès d’une banque de développement, sur un budget total estimé à 300 millions de dollars.
Présente en Mauritanie depuis 2008, l’entreprise avait initialement identifié l’uranium en recherchant de l’or dans la zone de Tiris. Le projet était resté en veille pendant plus d’une décennie en raison de la crise financière mondiale et de la chute des cours de l’uranium après l’accident de Fukushima.
« Aujourd’hui, le prix de l’uranium est en train de rebondir. On assiste à une nouvelle renaissance de l’énergie nucléaire. Je pense que c’est le bon moment pour concevoir une mine là-bas », a déclaré le PDG Andrew Grove à RFI.
Sa relance intervient dans un contexte international plus favorable à l’énergie nucléaire, considérée comme une source décarbonée, et au moment où plusieurs institutions financières, dont la Banque mondiale, réévaluent leur position sur le nucléaire civil.
Mais selon Teva Meyer, spécialiste du marché de l’uranium interrogé par RFI, plusieurs défis subsistent. Aura Energy n’a pas encore conclu de contrat d’achat avec des exploitants de réacteurs nucléaires, ce qui pourrait freiner l’entrée de financements privés. Par ailleurs, la Mauritanie ne dispose pas à ce jour d’une infrastructure logistique adaptée pour le transport de matières radioactives. L’exportation via le port de Nouakchott nécessiterait la mise en place de procédures réglementaires spécifiques.
Selon le reportage de RFI, la société pourrait également envisager une cession future du projet à un opérateur de plus grande envergure. Le PDG d’Aura Energy, Andrew Grove, est un ancien cadre de la filiale australienne du groupe français Orano, un des leaders mondiaux de l’industrie nucléaire.

