La coopération entre Nouakchott et Londres connaît une montée en puissance progressive, portée à l’origine par l’implantation de British Petroleum en Mauritanie en 2016 et désormais élargie à d’autres domaines stratégiques. Selon Africa Intelligence, la diplomatie britannique multiplie les démarches pour renforcer ses liens avec le gouvernement du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, avec trois axes prioritaires : investissements, finance et défense.
Début septembre, la capitale mauritanienne a accueilli la visite de lord Ray Collins of Highbury, alors ministre britannique chargé de l’Afrique. Il s’agit du déplacement le plus important d’un haut responsable britannique en Mauritanie depuis plus d’une décennie. Le responsable londonien a été reçu par le président de la République et par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug. Les échanges ont principalement porté sur un protocole d’accord visant à faciliter les investissements britanniques en Mauritanie. D’après Africa Intelligence, le document n’a pas été signé faute de délai suffisant pour l’examiner, mais les discussions se poursuivent et devraient aboutir prochainement.
Au-delà du secteur gazier, où British Petroleum pilote le projet Grand Tortue Ahmeyim à la frontière sénégalo-mauritanienne, plusieurs entreprises britanniques s’intéressent à de nouveaux leviers économiques en Mauritanie, notamment l’hydrogène vert, l’agriculture et le BTP.
Sur le plan financier, les échanges s’intensifient entre la Banque centrale de Mauritanie et le London Stock Exchange, qui apporte un appui technique en vue de la création de la Bourse de Nouakchott. Une nouvelle mission du gouverneur Mohamed Lemine Ould Dhehbi au Royaume-Uni est prévue en janvier 2026.
La coopération sécuritaire constitue un troisième pilier de la relation. Des instructeurs britanniques interviennent déjà auprès des forces spéciales mauritaniennes dans le cadre d’un partenariat lié à l’Otan. Nouakchott souhaite élargir cette collaboration et a obtenu l’augmentation du quota de places réservées à ses officiers dans les établissements militaires britanniques, dont la Royal Military Academy Sandhurst.
À Londres, le suivi du dossier est assuré par l’attaché militaire mauritanien, le général Abdallah Yacoub, ainsi que par l’ambassadeur Mamadou Samba Ba. L’ensemble des signaux observés tend à confirmer une trajectoire de rapprochement durable entre les deux pays, articulée autour d’enjeux énergétiques, financiers et sécuritaires.
