Le retrait de Niofar Consulting de Mauritanie révèle les failles profondes du dispositif d’accompagnement des investisseurs. L’APIM, censée jouer un rôle central, est restée passive face aux difficultés rencontrées. Seule une enquête indépendante et transparente pourra restaurer la confiance et engager les réformes nécessaires.
Le départ fracassant de Niofar Consulting de la Mauritanie a mis en lumière une réalité que beaucoup connaissaient mais préféraient ignorer.
La Mauritanie dispose d’un fort potentiel économique, mais l’amélioration de l’environnement des affaires reste un chantier prioritaire.
Les accusations portées par Niofar – notamment sur la corruption systémique – ne doivent pas être balayées d’un revers de main. Elles interpellent. Elles dérangent. Mais elles exigent surtout une réponse à la hauteur.
À ce jour, l’Agence de Promotion des Investissements en Mauritanie (APIM) s’est contentée d’exprimer des regrets et de présenter des excuses. C’est insuffisant. Le rôle de l’APIM n’est pas seulement d’accueillir les investisseurs par des discours : il consiste aussi à les accompagner efficacement, à défendre leurs intérêts et à veiller à ce que l’environnement des affaires soit réellement sécurisé. Manifestement, cela n’a pas été le cas.
Au lieu de remettre en cause la parole d’une entreprise qui s’est engagée sur notre territoire, certains responsables tentent de détourner l’attention en évoquant des supposées faiblesses internes de Niofar. Cette stratégie de défense est non seulement stérile, mais aussi dangereuse pour l’image du pays.
Heureusement, le ministre de l’Économie et des Finances, Sid’Ahmed Bouh, a compris l’enjeu. En annonçant l’ouverture d’une enquête, il donne au pays une chance de restaurer sa crédibilité. Mais cette enquête devra être indépendante, exhaustive et publique. Pas de rapports enterrés. Pas de compromis.
La Mauritanie ne manque pas d’atouts. Mais elle doit aujourd’hui faire un choix clair : protéger les intérêts particuliers ou bâtir un climat des affaires transparent, compétitif et respecté à l’international.
L’affaire Niofar est un test. Un test de maturité économique. Un test de gouvernance. Et un test de confiance.
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Éditorial – Émergence